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Sous
forme de journal intime sont relatées des bribes d'histoires
cocasses qui se sont passées à Rustico, un village
de l'Ile-du-Prince-Edouard. Après avoir lu La Sagouine
(1971) d'Antonine
Maillet, Gallant se sent encouragée à
utiliser le parler acadien pour écrire ses histoires, comme
elle l'explique dans l'avant-propos (le livre est dédié
à Maillet). La plupart des entrées commencent avec
un commentaire sur le temps, ce qui souligne l'importance de la
météo pour les fermiers et les pêcheurs de la
communauté où habite l'auteure. Sont également
décrites les corvées d'antan (la lessive à
la main), les coutumes qui changent, l'impact de la vieillesse sur
les femmes, le mode de vie des religieuses, etc. Voici un exemple
de la confusion créée par des emplois différents
de la langue:
«I'
y a un homme qu'a venu citte l'autre jour qui demandait des questiangs,
j'sais pas quoi faire. Il a demandé: "Combien de temps
êtes-vous en résidence ici?" Moi j'ai cru qu'i'
voulait saouar coument longtaigne que c'était dupuis que
la maisang avant té bâtie pis j'ai dit: "I'
va su' deux cents aignes!" J'pense qu'il a cru que j'étais
une sorcière. Ça vie longtaigne, i' disang»
(27).
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