II
Lili
La pauvre petite Lili
Cherche en vain les rêves magiques
Envolés de son front pâli,
Et lève au ciel ses bras tragiques.
5 Si le frisson du désespoir
S'agite dans sa main crispée
Et fait flamber son grand oeil noir,
C'est qu'on a tué sa poupée.
Oui, Petit Paul, un sacripant,
10 Hier a massacré Zéphyrine
Dont la tête est brisée, et pend
Horriblement sur sa poitrine.
Elle est froide comme un glaçon;
Et c'est vainement qu'on le rentre,
15 Toujours on voit sortir le son
Par la blessure de son ventre.
1er décembre 1883.
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