|
Sans
doute Saint-Jean-de-la-Lande (sur la frontière
du Québec, du Nouveau-Brunswick et du Maine) est-il un «petit coin»
de 355 habitants (en 1991), mais il n'est assurément plus «perdu»
depuis que Lina Madore y a grandi et qu'elle l'a recréé dans
le premier tome (1929-1950) de son autobiographie. Poursuivi et achevé par
la description détaillée de sa vie de mère de quinze
enfants à Edmundston (second tome, 1950-1970), son grand projet
d'écriture et de chronique madawaskayenne coïncide avec le
réveil de la littérature acadienne moderne. Adoptant la forme
autobiographique traditionnelle (récit strictement chronologique
et rectiligne), Lina Madore écrit et raconte avec l'humour, la fraîcheur
et la simplicité de quelqu'un qui se sait redevable de l'oralité.
Elle n'a pas eu le temps, hélas, de parler dans un troisième
tome du rôle d'animatrice et d'activiste qu'elle a joué dans
le milieu littéraire acadien pendant les vingt dernières
années de sa vie. |