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Léger, Édith

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Repères bibliographiques

Du temps de la Grise. Caraquet: Éd. Franc-Jeu (coll. Souvenir), 1993.
  Dans sa préface, Jules Boudreau décrit bien les mérites de ce livre: «À côté de l'Histoire, il y a la mémoire des gens. […] Trop souvent, cette foule immense reste sans voix. […] Heureusement, il arrive que quelqu'un dans la foule se fasse parole et raconte une partie de la grande Histoire des petites gens. Ce ne peut être qu'une histoire fragmentaire; le contraire serait une contradiction. […] Ce livre est une de ces paroles. […] C'est […] un témoignage. […] cela est fait honnêtement, sans prétention […]» (8-9).

Dans son récit, l'auteure met en scène les années de 1925 à 1945 (l'Entre-deux-guerres, la Dépression et la Deuxième guerre mondiale), années difficiles qu'elle a vécues à Caraquet. Le texte s'ouvre sur les mots d'«un septuagénaire un peu dur d'oreille [qui] répétait souvent: "Du temps de la Grise" ». Et Léger de continuer: «En effet, quels mots pouvaient mieux traduire cette période terne, la vie s'étant arrêtée, engloutie dans une grisaille» (13). Le long du texte se côtoient les observations personnelles de l'auteure (des boeufs attelés à une charrue [23], les changements «spectaculaires» de la mode et du comportement des femmes dont certaines commencent à fumer [25-27], la distribution des prix aux élèves au couvent [69-72], son intérêt pour l'histoire britannique et ses réflexions sur le patriotisme et l'identité acadienne [109-116], son refus «d'être sagouinisée» [120]) et ses observations sur la grande Histoire (la réaction des gens à la pension des vieux et aux allocations familiales [14], l'introduction du «secours direct» ou de l'assurance chômage [15], les salaires et prix typiques [15-21], le progrès symbolisé par les automobiles, les trains et le nombre de plus en plus important d'hôtels [24, 45-55], les élections [65-68] et la guerre [101-108]). L'auteure termine son récit d'histoire d'en bas en concluant qu'elle a fait siennes les paroles du frère Jean-Paul Desbiens: «On est fort pour parler de ce qu'on a vécu» (122).

 

 

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