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Léger, Dyane

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Repères bibliographiques

Graines de fées. 1980. Moncton: Perce-Neige, 1987 [nouvelle éd. revue et corrigée par l'auteure.] Préface de Denise Paquette (11-14).
 Parmi la nouvelle génération de jeunes femmes qui commencent à se faire un nom en littérature acadienne dans les années 80, Dyane Léger est la première à se faire publier. Son texte poétique Graines de fées marque une rupture nette d'avec la poésie des années 70. Même si le ton de ce recueil est tout aussi violent et révolté que celui des poètes masculins revendiquant leur langue et leur identité francophone contre les forces de l'assimilation et de la marginalisation, les enjeux poétiques de Léger sont bien différents. Au lieu de se situer à l'intérieur de la collectivité acadienne, les dix fragments constituant le recueil sont hautement personnels: ils expriment à la fois le mal d'être femme dans un monde misogyne et la lutte existentielle pour trouver sa voie/voix en tant que poète. Voilà donc un recueil de poésie au féminin incontournable, poésie rappelant les textes, tableaux et le cinéma surréalistes.

Sorcière de vent! Moncton: Éditions d’Acadie, 1983.

Dyane Léger et Corinne Gallant. Visages de femmes. Moncton: Éditions d’Acadie, 1987.

Les anges en transit. Trois-Rivières: Écrits des Forges, Moncton: Perce-Neige, 1992.

 

Un peu comme un conte merveilleux, où le protagoniste s'embarque dans un voyage fabuleux, ce récit poétique commence avec «En ce temps là…» (9), une expression qui rappelle «Il était une fois…». Pareille au héros du conte, la narratrice entreprend une quête pleine d'obstacles qui transforme à tout jamais sa perception de la réalité et peut-être même de son identité.

En dépit de son ouverture, ce récit n'est pas un conte merveilleux. Dans son voyage «de l'Est à l'Ouest», la narratrice se rend compte que les fées bienfaisantes ont cédé leur place à des anges qui saignent du nez, à des fantômes et à des squelettes. Les géants ne sont pas des antagonistes à craindre, mais des victimes de la faim et du froid. Le paysage lointain n'est pas un lieu magnifique, mais bien un espace de neige et de refus.

Le désenchantement se poursuit à la Nouvelle-Orléans. Là, «le démon écrit avec son sang» (47), le sorcier et la sorcière sont armés d'épingles et de revolvers et le crocodile menace de ses dents pointues. Plutôt que le froid, ici, c'est la chaleur qui sévit, mais «[d]ans une tempête de neige, ou sous un soleil écrasant, le poids d'un mort est le même» (54). Ce conte n'aura pas de fin heureuse. [Stéfanie LeBlanc]

Comme un boxeur dans une cathédrale. Moncton: Perce-Neige, 1996.

Le dragon de la dernière heure.
Moncton: Perce-Neige, 1999.

Dyane Léger et Paul Savoie. L'incendiaire. Montréal: Éd. du Marais, 2008.
 Ce recueil, écrit en collaboration avec Paul Savoie, met en scène deux narrateurs qui supportent de moins en moins ce qu'ils sont devenus. L'un cherche l'apaisement dans le silence et le sommeil, l'autre est en deuil du grand amour de sa jeunesse et se refugie dans le monde des rêves et des contes. Les deux doivent affronter le feu tantôt réel tantôt symbolique afin de retrouver la parole poétique qui semble se refuser à eux. Écoutant patiemment l'autre, le monde et les choses, les narrateurs sauront de nouveau apprivoiser les mots:
«De la fenêtre où j'écris, le chèvrefeuille apprend à compter les jours. Les nuages ont remonté leurs collets et portent de longs foulards qui traînent jusqu'à terre. Le soleil est de plus en plus froid et la gelée blanche oublie constamment son manteau au bord de la rivière. La terre se refroidit et le temps se chagrine. Je tends l'oreille.» (40)

 

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