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La
forme poétique que choisissent plusieurs Acadiennes pour
leurs poèmes d'occasion ou pour raconter leur vie est probablement
motivée par le caractère oral de la société
acadienne traditionnelle. Lors des fêtes ou des veillées,
furent racontées des histoires concernant la famille, le
village ou la collectivité. Pour des raisons mnémotechniques,
ces histoires étaient pleines de formules et de rimes qui
ont survécu le passage de l'oral à l'écrit.
Il faut pourtant souligner que les poèmes de la plupart des
Acadiennes qui écrivent aujourd'hui leurs «récits
poétiques» (voir Sara
à Pierre) ou leurs textes autobiographiques
rimées n'ont pas d'objectifs littéraires proprement
dits. Elles choisissent une forme familière qui a marqué
leur jeunesse.
C'est ainsi qu'il faut comprendre les poèmes d'Hermine
Cormier, dans lesquels l'auteure «raconte [s]es expériences
de vie, parfois tragiques, parfois heureuses» afin de laisser
un héritage à sa famille (Préface). Parmi
les thèmes récurrents se trouvent la nature, la
religion, l'amitié, l'amour, la vie en prison, la vie des
femmes, la famille, les étapes de la vie, l'Acadie ou,
plus précisément, le pays de la Sagouine (51-52),
et le langage «acajun» (57).
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